Cécile Bazin Guillaume Douet
Directrice de Recherches et Solidarités Directeur de l’IEDH
Interviewés par Henry Dufourmantelle, bénévole à l’IEDH
1/ Pourquoi cette enquête IFOP sur la France Bénévole 2024 et pourquoi le BOB (Baromètre d’Opinion des Bénévoles) ?
Cécile
Jusque récemment, l’enquête IFOP avait lieu tous les 3 ans (plus de 3000 personnes interrogées, représentatives de la population française). Mais à partir de 2022, quand on a constaté que le bénévolat après Covid n’avait repris son niveau antérieur, on a demandé à l’IFOP de reprendre son étude en 2023 et 2024. Heureusement l’IFOP a enregistré une reprise de l’engagement et son étude 2024 nous donne une nouvelle occasion d’approfondir les évolutions au sein du monde associatif.
En complément, R&S a mis en place un Baromètre d’Opinion des Bénévoles. il s’agit d’une analyse annuelle réalisée en interne, avec des questions nouvelles ou récurrentes selon les années. Il s’agit là de partir du témoignage des bénévoles pour voir comment ils vivent leur engagement et voir quels enseignements les associations peuvent en tirer pour leur stratégie d’animation, d’accueil, de fidélisation des bénévoles.
La préoccupation de Recherches et Solidarités, c’est d’améliorer la connaissance, suivre les évolutions du secteur associatif, en partager les résultats avec tous les acteurs de l’écosystème associatif.
Guillaume
L’intérêt de ces études régulières, c’est finalement surtout de permettre aux dirigeants de prendre du recul par rapport aux évolutions du monde associatif, de pouvoir sortir des représentations qui ne sont pas toujours le reflet de la réalité.
2/ Qu’apporte de particulier le partenariat instauré entre Recherches et Solidarités et l’IEDH ?
Guillaume
Travailler en partenariat est un des fondamentaux de l’action associative. Pour l’IEDH, le travail en commun avec Recherches et Solidarités nous permet d’avoir une vision statistique, pragmatique de ce qui se passe autour de nous ; nous avions déjà travaillé ensemble en 2018 et il nous semble naturel de reprendre aujourd’hui cette coopération.
Cécile
Outre la facilité et le plaisir de travailler ensemble, l’expertise de l’IEDH notamment sur les notions de savoir-faire ou savoir-être, sur la formation comme moyen essentiel de développement, nous paraît déterminante. Recherches et Solidarités a pour habitude de s’entourer de partenaires pour bénéficier de leur expertise sur des sujets communs et/ou complémentaires. Sur le sujet du bénévolat, l’équipe de R&S sollicite, chaque année, de nombreux partenaires pour avoir leur avis sur le questionnaire du BOB et bénéficier de leurs moyens de diffusion de l’enquête.
3/ Les principaux enseignements de l’enquête IFOP : Peut-on établir un lien entre les commentaires généraux de l’enquête (voir synthèse ci-dessous) et d’autres observations d’ordre économique, social, culturel faites par ailleurs sur la France d’aujourd’hui ?
La recherche de sens, qui s’accroît, notamment chez les plus jeunes, dépasse largement la France bénévole…
De même la fracturation constatée entre les bénévoles diplômés et les autres est une expression des multiples fracturations de la société actuelle (fracture sociale, économique, territoriale…).
Attention toutefois aux clichés et aux généralités : il y a une grande diversité de situations dans le monde du bénévolat, comme d’ailleurs au sein de la société française.
4/ Concernant les réponses apparues dans le BOB cette fois, une observation importante porte sur la passion et la générosité qui perdent de l’importance, alors que la citoyenneté, l’action et le souci d’être utile augmentent… Quelles évolutions les associations pourraient-elles conduire pour transformer ce message en action ?
L’étude IFOP et le BOB montrent qu’il y a aujourd’hui une diversification de l’engagement, dépendant du profil d’engagement, des motivations, de l’âge. Cette diversification demande donc aux associations de faire de plus en plus de sur-mesure : diversifier les parcours d’accueil et d’engagement, adapter les formations. Les associations sont ainsi amenées à consacrer de plus en plus de temps à accompagner l’engagement et le bénévolat. Un bénévole n’est pas seulement de la « ressource gratuite », il n’est pas un salarié non rémunéré. Il a besoin de temps pour être accueilli, formé, écouté.
5/ Concernant les souhaits pour demain, il y a des réponses demandant plus d’engagement et de travail, d’autres au contraire demandant un engagement moindre en temps et une organisation plus souple avec du télétravail ; le télébénévolat permettrait-il de mieux répondre aux attentes des uns ou des autres ?
Le facteur temps est évidemment essentiel dans l’engagement du bénévole. Et trop souvent les associations s’appuient sur les habitudes acquises en mode présentiel. L’évolution se dessine en valorisant le sur-mesure ; mais attention toutefois au fait que le télébénévolat ne convient pas à tout le monde !
Par ailleurs le fait de vouloir plus de responsabilités ne signifie pas systématiquement un désir de participer davantage à la gouvernance de l’association. Ce peut être seulement un désir d’autonomie et liberté dans le périmètre d’un bénévolat de terrain !
Guillaume
On voit tout de même clairement ici que les réponses des bénévoles sont différentes des représentations que les dirigeants d’associations se font généralement quand ils désespèrent de ne pas pouvoir trouver leurs successeurs. D’où l’intérêt de passer du temps avec les nouveaux bénévoles pour répondre pleinement à leurs attentes.
Car un bénévole mécontent ne dira pas toujours pourquoi il veut partir, il dira souvent qu’il n’a pas plus de temps disponible.
6/ parmi les attentes exprimées par les bénévoles, la formation occupe une place importante.
Quelles pistes nouvelles pour le monde associatif ?
Ce qui frappe dans les réponses des bénévoles, c’est à la fois la diversité des types de formations attendues et aussi le taux élevé d’intérêt pour la formation.
Le mot formation couvre en fait aussi bien le partage d’expérience en interne ou externe, l’alliance entre action et réflexion, l’appui du distanciel en complément du présentiel, l’acquisition de savoir-faire autant que de savoir-être ; bref il appartient à chacun (l’association, l’organisme de formation, la personne désirant se former) de définir sérieusement l’objectif de formation, les moyens mis en place et l’évaluation.
7/ L’acquisition ou le renforcement des compétences sont largement soulignées. Est-ce bien ce que proposent les associations aux bénévoles ?
Guillaume
Sans doute les organismes de formation ont-ils répondu à la demande des associations en voulant renforcer en priorité les compétences dures (le savoir-faire) ?
On s’est rendu compte que l’on oubliait sans doute un peu les compétences douces et plus encore on s’est rendu compte de l’importance à donner à l’esprit collectif. Aujourd’hui notre offre se déroule sur tous ces aspects, sans en oublier aucun.
La 1ère étape consiste à accueillir des bénévoles ; ensuite la 2ème étape consiste à définir avec chacun d’eux un parcours individuel incluant activité, formation, acquisition de compétences, etc.
Cécile
Les questions sur les compétences douces ont été posées cette année pour la 1ère fois. Et elles ont aussitôt été largement commentées : l’altérité, le collectif, faire des choses ensemble arrivent en tête des réponses. L’enquête permet de mettre en avant tout ce que l’engagement peut apporter comme compétences nouvelles et aptitudes. Il faut faire attention cependant, à ne pas donner une image du bénévolat qui pourrait être perçue comme « élitiste » et dissuader les personnes déjà les plus éloignées de l’engagement (les moins diplômés). Au contraire, il convient de lever les obstacles qu’ils rencontrent pour participer à la vie associative (freins économiques, culturels…), les encourager à s’impliquer et les accompagner dans leur parcours bénévole pour qu’ils bénéficient de tout ce qu’ils peuvent en tirer.
8/ En conclusion le BOB souligne toutes les diverses potentialités de la vie associative.
Ne serait-ce pas un peu trop beau pour être vrai ?
Cécile
Lieu d’épanouissement personnel, lieu de découvertes et d’échanges, lieu d’information et de formation, la vie associative se montre à la fois plus riche et plus diverse qu’on le dit généralement. Mais l’étude montre des évolutions rapides auxquelles les associations doivent s’adapter sans délai, et souvent avec difficultés. Rendre compte des points positifs ne veut pas dire s’endormir !
Guillaume
Au moment où l’isolement social est important, le lien associatif paraît particulièrement précieux !
Pour autant écouter davantage les besoins des bénévoles, revoir l’organisation des associations, oser de nouvelles pratiques, paraissent nécessaires !
L’IEDH propose régulièrement des formations d’une journée pour les membres de conseil d’administration d’associations : Administrateur d’une association : quel est mon rôle?
Les échanges entre acteurs de différentes structures sont très riches et complètent les apports
« théoriques ».
Nous avons recensé quelques questions d’administrateurs et d’administratrices :
« Pourquoi moi ? pour faire quoi ? »
« Est-ce bien utile de contribuer à la vie d’un Conseil d’Administration ? »
« Comment rester moi-même dans ce nouveau cadre ? »
Ce qui devient familier après la formation :
Mieux connaître le rôle des uns et des autres.
Identifier ma valeur ajoutée au Conseil d’Administration.
Mieux voir comment utiliser tous mes talents dans l’association.
Quelques témoignages d’anciens participants :
« Je venais chercher des principes à mettre en œuvre, des règles à respecter.
Mais finalement j’ai appris tout autre chose : le plus important, c’est de partir de ce qui ne marche pas ou pas bien, et de voir comment le faire mieux marcher en utilisant les rouages et le dynamisme de l’association. Se montrer actif, imaginatif, aider l’association à accepter les nouveaux défis.
Formation bien animée et finalement plus qu’utile ! »
Bertrand, Paris, novembre 2022, administrateur d’une association d’aide aux plus précaires.
« La formation a été très intéressante ; en synthèse, voilà les quelques points clé qui m’ont le plus intéressé :
– Le Conseil d’Administration s’occupe de la stratégie, pas de l’opérationnel. C’est d’autant plus vrai que l’association est importante.
– Le Conseil d’Administration est un lieu d’histoire ; il rassemble souvent des personnes qui ont de l’ancienneté, sensibles aux transitions nécessaires avant d’évoluer.
– Le Conseil d’Administration ne devrait pas être perçu comme un organe opaque. »
Alain, Paris, novembre 2022, administrateur national d’une association d’éducation populaire.
« Formation riche notamment du fait de la diversité des participants.
J’ai pu mesurer la spécificité de l’association à laquelle j’appartiens.
Pour moi aujourd’hui la tâche essentielle des Administrateurs consiste à aider l’association à prendre du recul, à améliorer la gouvernance de l’institution avec les opérationnels d’un côté et les financeurs d’un autre côté. »
François, Paris 2021, président d’une association locale de prévention spécialisée.
Prochaine formation à Paris le jeudi 16 mars 2023.
Informations et inscriptions : Administrateur d’une association : quel est mon rôle?
De nombreux bénévoles s’engagent désormais à distance.
C’est une réelle opportunité pour les associations de rejoindre de nouveaux profils d’acteurs associatifs. En revanche, cela nécessite de repenser les modes de fonctionnement et aussi les propositions de formations.
L’IEDH peut vous accompagner sur deux aspects :
- Les formations à distance pour les télébénévoles,
- Les formations pour développer le bénévolat à distance.
Institut de formation associatif, certifié QUALIOPI, l’IEDH est membre de la plateforme télébénévolat.org .
1 : Les formations à distance pour les télébénévoles
Notre équipe propose depuis 2019 des formations à distance en fonction des besoins de chaque association.
Ces offres sur mesure se coconstruisent en prenant en compte la disponibilité et les habitudes informatiques de chacun.
Actuellement, voici nos deux principales solutions :
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les modules animés en visio, avec des contenus similaires aux stages présentiels et des méthodes d’animation adaptées.
- Alternance d’ateliers en sous-groupes, d’exercices, de jeux et de séquences tous ensemble.
- Ces modules sont « synchrones », c’est à dire qu’un certain nombre d’apprenants participent, en même temps, à une session de formation.
- Avantages : simplicité et rapidité de mise en œuvre, coût identique aux stages présentiels.
- Voir ici les domaines de formations envisageables.
-
les modules sur la plateforme d’apprentissage elearning.iedh.fr .
- Les formations sont « asynchrones », elle comprennent des modules que les stagiaires peuvent suivre à leur rythme, en différé, selon leur disponibilité.
- Ces stages nécessitent une ingénierie importante. Nous coconstruisons ensemble les contenus et méthodes pour du véritable « sur-mesure ».
- Avantages : flexibilité pour les stagiaires, outil très pertinent pour les formations récurrentes de type « accueil d’un nouveau bénévole », « accueil d’un nouveau responsable » …
2 : Les formations pour développer le bénévolat à distance
Nous intervenons très régulièrement auprès de nombreuses associations pour former les salariés ou les bénévoles en responsabilité à mieux animer, développer et coordonner le bénévolat.
Voir ici les formations « Vie associative, animation et management« .
Témoignages de participants :
« Formation de très bonne qualité avec des outils adaptés ! » (William S., de Strasbourg)
« Les différents temps d’échange et d’exercice ont vraiment permis d’avoir une bonne animation. » (Matthieu G., Paris)
« Génial de partager avec des collègues qu’on ne connait pas assez. » (Anthony M., Nancy)
Voir ici notre article sur le télébénévolat.
Pour toute question, n’hésitez à nous joindre : page contact.
Le covid-19 a accéléré le développement des formations à distance, mais les associations peuvent trouver d’autres avantages à développer cette offre !
De nombreuses associations existent sur des territoires étendus : départements; régions; France entière; international.
Les différents acteurs associatifs (salariés, bénévoles, volontaires, administrateurs) peuvent ainsi être très éloignés et très proches.
Éloignés par la distance mais proches par les préoccupations communes ; ils sont intrinsèquement reliés par le projet associatif.
La prise en compte des déplacements est un facteur essentiel de l’animation de réseau. Il s’agit souvent de réduire les frais et les temps nécessaires aux transports tout en maintenant une cohésion et en dynamisant la vie associative.
Les atouts des formations à distance pour les associations
- Prendre en compte la disponibilité des bénévoles
- Engagés de manière variées ( + souple, + ponctuelle), l’obstacle premier à se former est le manque de disponibilité
- Réduire les frais et temps de déplacement.
- Gagner en réactivité.
- Développer les formations-actions
- Mixer davantage les groupes de formation. Les participants de modules à distance privilégient davantage l’horaire de formation que le lieu. Cela favorise l’échange de pratiques entre membres d’équipes éloignées.
- Contexte Covid :
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- garder le lien avec les « anciens »
- Faciliter l’intégration des nouveaux et ne pas les laisser dans l’incertitude
- réagir rapidement aux nouvelles problématiques
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Les limites des formations à distance pour les associations
Il nous parait essentiel que les associations continuent de proposer des modules « présentiels ».
Lors des stages, se vivent aussi des dimensions de la vie associative : chercher ensemble, se former à plusieurs, se rencontrer, débattre….
Pour développer les « soft skills » ou compétences relationnelles, certaines personnes privilégieront les stages « in situ ».
L’IEDH accompagne les dirigeants associatifs pour trouver le bon équilibre « distanciel/présentiel ».
Cela passe aussi parfois par des formations mixtes, en « blended learning ».
Propositions de l’IEDH
Depuis janvier 2019, nous proposons :
- des parcours de formation elearning sur une plateforme dédiée
- créations de stages sur mesure
- alternance classes virtuelles et apprentissages personnels
- méthodes variées ( vidéos, jeux, tests, textes…)
- des modules par visioconférence
- Exemples de modules de 2 h :
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- « introduction à l’écoute active » ;
- accueillir de nouveaux bénévoles
- connaissance des publics à la rue
-
- des Groupes d’analyse de pratique
- Exemples de modules de 2 h :
Contact : Guillaume Douet g.douet@iedh.fr
La nouvelle édition du BOB, Baromètre d’Opinion des Bénévoles initié par Recherches & Solidarités, porte cette fois-ci sur le numérique.
(L’IEDH est partenaire de cette enquête )
Donnons la parole aux bénévoles pour faire bénéficier les associations des bonnes pratiques et pour tenir compte des faux pas éventuels.
Nous comptons sur le plus grand nombre d’entre vous pour nous aider dans cette démarche ! Elle est à la croisée des attentes de nombreux bénévoles qui voudraient s’engager plus et des besoins des associations pour accomplir leurs missions.
Cette enquête, anonyme, ne vous prendra que quelques minutes : cliquez ici.
France Bénévolat et l’IEDH ont signé le mardi 4 juin un partenariat pour développer leurs offres de formation au service du monde associatif.
Pour Sandrine Dusonchet, vice-présidente de l’IEDH, « il s’agit d’un nouvel essor pour continuer le développement de notre institut de formation assez atypique, spécialiste du monde associatif depuis 20 ans ». L’équipe de formateurs pourra « échanger et éventuellement former des intervenants de France Bénévolat. »
« Nous partageons les mêmes valeurs autour de l’engagement associatif » ajoute Didier Defer, président national de France Bénévolat (FB) .
Actuellement, certains centres de FB dispensent des sensibilisations ou des formations, notamment sur la « GRH (gestion des ressources humaines) bénévole ». Ils peuvent intervenir auprès de responsables associatifs, salariés ou eux-mêmes bénévoles.
« En complément de ces actions de terrain, l’IEDH pourra probablement répondre à d’autres besoins, par exemple avec des modules faits pour les bénévoles eux-mêmes, pour les aider à se positionner dans leur engagement » poursuit Sandrine Dusonchet.
Voir ici, les stages proposés par l’IEDH dans le domaine Vie associative, animation et management.
Formations à la GRH bénévole de france Bénévolat.
Elisabeth Pascaud, référente formation à France bénévolat a initié ce rapprochement. Pour elle « la mission de France Bénévolat, c’est de développer le bénévolat, notamment en aidant les associations à associer les bénévoles à leur projet, donc à chercher des bénévoles, les accueillir, leur donner envie de s’engager avec elles dans un parcours qui réponde à leurs aspirations, à leurs valeurs et à leurs possibilités.
Pour France Bénévolat, ce partenariat avec IEDH est une manière de démultiplier cette aide et d’en diversifier les modalités. »
Les deux associations ont en commun d’agir dans toutes les régions de France pour des associations très variées.
Chacune a son domaine d’expertise, l’engagement associatif pour FB, la formation des acteurs bénévoles ou salariés pour l’IEDH. Le croisement de ceux-ci amélioreront surement la qualité de toutes leurs interventions.
Contact : Guillaume Douet, directeur de l’IEDH , g.douet@iedh.fr
L’IEDH s’est associé à Recherches et Solidarités pour réaliser une étude sur les besoins d’accompagnement des associations.
En s’appuyant sur de nombreuses enquêtes et sur un réseau d’experts très compétents, notre partenaire nous permet de mieux comprendre les besoins actuels des dirigeants associatifs.
Accompagnant nous-mêmes de nombreuses associations de tailles et d’actions différentes, nous enrichissons cette étude par notre regard d’acteur de cet accompagnement.
Télécharger ici l’analyse et la synthèse
Cette étude présente un état des lieux de l’accompagnement des associations sous trois angles :
- l’accueil et l’animation des bénévoles ;
- la formation et le développement des compétences bénévoles ;
- la recherche et le recrutement de nouveaux bénévoles.
Quels sont les besoins exprimés ?
Quels sont ceux qui sont satisfaits en interne, ceux qui ont trouvé leurs réponses dans un accompagnement, ceux qui restent en attente ?
Et avec quels partenaires les associations ont-elles été accompagnées et souhaitent-elles l’être pour demain ?
Ci-dessous quelques formations proposées par l’IEDH:
- animation et management associatif
- soutien des bénévoles et des volontaires
- connaissance des pauvretés et de l’exclusion
- accueil, écoute et accompagnement
Guillaume Douet, directeur de l’IEDH
Par Guillaume Douet, directeur de l’IEDH.
« Si l’école se concentre sur la mémorisation et le calcul, l’homme sera un jour dépassé par la machine, prévient François Taddei. D’où la nécessité d’enseigner à l’école coopération, créativité, communication, critique constructive et compassion. » ( La Croix du 31 Août 2018)
L’IEDH , spécialiste de la formation des bénévoles , constate que les associations sont justement des lieux uniques de « coopération, créativité, communication, critique constructive et compassion ».
Parmi les 13 millions de bénévoles associatifs, nombreux sont ceux qui se sont développés personnellement : cela a même permis à certains de trouver un emploi.
L’enjeu est fondamental pour les associations. Comment favoriser ce lieu d’apprentissage pour toute personne engagée, particulièrement pour ceux qui sont déjà peu reconnus par notre société.
Compétences et engagement associatif
Depuis le début des années 2000 et la possibilité de valoriser ses engagements bénévoles dans le cadre d’une V.A.E., plusieurs outils d’accompagnement ont été créés, notamment le Passeport Bénévole de France Bénévolat ou le portefeuille des compétences du ministère chargé de la vie associative.
Ont souvent été mises en avant, les compétences classiques ( animer une équipe, gestion de conflits) ou techniques (comptabilité, logistique, évènementiel). Cela répondait aux besoins de la VAE ou aux exigences de certains recruteurs.
Or, depuis quelques années, d’autres compétences, très présentes dans les associations, sont mises en avant, les fameuses « soft skills ».
« Les soft skills, ou compétences comportementales, suscitent de plus en plus l’intérêt des entreprises. Pour être recruté puis être performant au travail, les seules compétences techniques ne suffisent plus. Salariés et manager doivent développer des qualités non professionnelles telles que la créativité ou l’empathie. » Audrey Chabal, sur forbes.fr
Loin d’être « à la remorque » du monde du travail classique, les associations sont depuis longtemps sensibles à ces compétences, que ce soit pour les bénévoles ou pour les salariés. Aucune étude ne démontre qu’elles sont plus présentes dans les associations, mais parmi les 13 millions de bénévoles et les 1,8 millions de salariés du secteur associatif, beaucoup développent ces soft skills, par nécessité ou par conviction.
Qui sont les bénévoles concernés ?
A priori, tous ! Tous les bénévoles peuvent se développer et se perfectionner mais les enjeux sont plus importants pour ceux qui cherchent un emploi.
Le bénévolat a fortement évolué depuis plusieurs années. Les demandeurs d’emploi , jeunes ou en 2ème partie de carrière, sont de plus en plus engagés. Il ne s’agit pas pour eux de faire du bénévolat d’abord pour trouver un emploi mais plutôt de mettre en œuvre des compétences ou de s’engager en tant que citoyen. Ils peuvent en profiter pour se créer un réseau, soit auprès d’autres bénévoles, soit dans les associations.
Que peuvent proposer les associations ?
1 : S’ouvrir à de nouveaux profils de bénévoles.
Par souci d’efficacité ou par simplicité, des associations ont eu tendance ces dernières années à ne chercher des bénévoles que pour leurs compétences. Il s’agissait de trouver la perle rare, déjà formée, rapidement opérationnelle qui pouvait correspondre à une fiche de poste, étrangement similaire à une fiche de poste salariée.
Au contraire, nous proposons aux associations de diversifier leur bénévolat. Elles s’enrichiront de nouveaux profils, par exemple de jeunes très demandeurs de montrer ce dont ils sont capables.
2 : Prévoir plus d’accompagnement des bénévoles, de leur entrée à leur sortie en passant par la case formation. Lors d’un point avec un bénévole sur son engagement, le responsable pourra l’aider à valoriser son engagement.
Voir aussi l’article : Valoriser son bénévolat pour trouver un emploi
3 : Proposer des ateliers spécifiques pour valoriser son engagement.
L’IEDH propose depuis 2 ans des ateliers pour aider des bénévoles à valoriser leur bénévolat pour trouver un emploi.
Ces stages d’une journée sont très appréciés pour plusieurs raisons, ils permettent :
- de mieux concilier engagement associatif et recherche d’emploi
- d’échanger entre « pairs »
- d’avoir des outils concrets
4 : développer des modèles d’organisation apprenante
Le n° 234 de la Tribune Fonda « l’engagement associatif, source d’apprentissage » a très bien traité ce sujet.
Dans son édito, Yannick Blanc, déclarait que « l’association est une « organisation apprenante » avant la lettre, du bénévole au dirigeant, de la dynamique de groupe à la délibération collective, de l’envie d’agir à la stratégie. La bienfaisance, le scoutisme, l’éducation populaire ou l’aide au développement sont autant de terrains d’apprentissage permanent. »
Il me parait donc crucial que les associations ne considèrent pas les bénévoles ou les différents acteurs comme de simples ressources humaines, qu’il suffirait de recruter, gérer, sélectionner selon des compétences.
Il s’agit plutôt de favoriser l’engagement de tous et de « faire société » différemment. Assurément, les associations pourraient être une école du futur .
L’IEDH soutient plus d’une trentaine d’associations dans leur démarche de formation de bénévoles.
Nous agissons dans plusieurs domaines, voir notre offre.
Nous avons souhaité faire une sélection de nos modules les plus demandés par les structures agissant auprès des personnes en situation de fragilité ou de précarité.
Ces propositions sont souvent le point de départ à un dialogue avec les responsables associatifs. Nous élaborons alors des formations « sur mesure » en lien avec le projet associatif.
Pour consulter ou télécharger le dépliant : cliquez ici
Pour recevoir ce tract par courrier : contact@iedh.fr
Notre équipe se tient à votre disposition pour toute demande de renseignement.
Par Guillaume Douet, directeur de l’IEDH
Récemment, sur le Monde.fr, un blogueur ironisait à propos d’une citation de Laura Flessel dans l’Equipe : « On va créer de l’emploi, donc, avec le ministère du travail, nous travaillons dès aujourd’hui pour former les bénévoles. »
Certes, les termes « emploi » et « bénévolat » peuvent paraître contradictoires mais la reprise sur les réseaux sociaux de cet oxymore relève peut-être aussi d’une méconnaissance de l’emploi associatif en France. Un emploi associatif qui existe souvent grâce aux bénévoles ! Cela chagrine régulièrement les partisans d’un Etat encore plus jacobin ou plus centralisateur.
Quelques éléments pour mieux comprendre les liens entre Emploi et Bénévolat :
1,9 millions de salariés par les associations en France en 2016
Dans sa 15ème édition de La France Associative en mouvement , Recherches et Solidarités évalue à 1 853 000 le nombre de salariés par les associations en France (9,8 % des salariés du secteur privé). Même si certaines structures n’ont d’associatif que le régime fiscal, nous rencontrons chaque semaine des dirigeants associatifs bénévoles soucieux de développer ou au moins de sauvegarder les emplois de leurs associations.
Sur ce sujet, voir aussi les publications du Mouvement Associatif,
(image à droite) :
13 millions de bénévoles à former
Mais la citation de la ministre portait davantage sur le fait que former les bénévoles pouvait créer de l’emploi.
La bonne volonté ne suffisant pas, de très nombreuses associations font de la formation des bénévoles une priorité.
Quelques exemples concrets :
- Formations d’arbitres ou d’entraineurs pour le sport
- Modules de secourisme
- Formations à l’écoute et l’accompagnement des personnes en situation de précarité
- …
Ces actions de formations sont réalisées principalement par trois types d’acteurs :
- d’autres bénévoles expérimentés,
- des salariés de la structure (formation interne)
- ou par des organismes extérieurs. L’IEDH forme depuis 20 ans des bénévoles et nos formateurs sont rémunérés.
Nous constatons que le développement de la formation des bénévoles créé un emploi, non délocalisable, de publics parfois précaires. Nous retrouvons dans les formateurs de nombreux séniors qui ont créé leurs emplois quand les entreprises rechignaient à les engager.
A noter, l’engagement financier de l’Etat dans ces dispositifs avec le FDVA ( Fonds pour le développement de la vie associative). La remarque de Laura Flessel est aussi peut-être à mettre en perspective avec l’annonce du gouvernement d’augmentation de cette enveloppe pour 2018.
Voir aussi :
« regards de partenaires sur le bénéfice des formations » iedh.fr
« 5 astuces pour donner envie aux bénévoles de se former » iedh.fr
« La formation des bénévoles, une question spécifique ? » France Bénévolat
Valoriser son bénévolat permet aussi de trouver un emploi
Les formations peuvent aussi aider les bénévoles en recherche d’emploi à retrouver le monde du travail.
Lors d’ateliers spécifiques, (valoriser son bénévolat pour trouver un emploi) , des militants associatifs discernent quelles expériences bénévoles peuvent se révéler être des compétences professionnelles.
Nous recevons de nombreux témoignages d’anciens stagiaires ayant retrouvé travail ou formation professionnelle, suite à ces ateliers.
Ex : Christine à Soissons « Suite à la validation de mon projet professionnel, j’ai été convoquée à une réunion d’information pour rentrer en formation de CIP (conseillère en insertion professionnelle), j’ai passé l’entretien individuel hier, alors MERCI !! MERCI. Mon interlocuteur m’a questionné sur mes compétences dans ma mission en milieu associatif et le lien avec mon choix du métier et ma candidature et là, j’ai mis en pratique ce que la formation du 12 m’avait apporté. Ma candidature a été retenue »
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Il me parait donc tout à fait judicieux que la Ministre des Sports pointe (ancienne escrimeuse !) les effets sur l’emploi de la formation des bénévoles en France.
Et merci au blogueur de nous permettre de souligner, que le bénévolat crée de l’emploi en France !