A l’occasion du Forum National des Associations et Fondations tenu le 18/10/2023, l’IEDH a animé devant plus de 60 participants un atelier réunissant
Pauline Delhumeau, Responsable Formation à la Société de Saint-Vincent-de-Paul,
Hubert Pénicaud, Référent Vie Associative à France Bénévolat,
Guillaume Douet, Directeur de l’IEDH.
Voici les principales interventions qui se sont succédé au cours de l’atelier :
Guillaume:
Nous sommes ravis d’animer cet atelier en partenariat ; Pauline va d’abord nous apporter un témoignage de terrain ; ensuite nous serons invités à prendre un peu de recul avec Hubert ; enfin je viendrai vous apporter l’expérience vécue par l’équipe IEDH au cours de ses chantiers récents…
La prise de responsabilité des bénévoles n’est pas un problème nouveau, mais ce sujet semble marqué actuellement par une double tendance :
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D’un côté, on constate l’existence de beaucoup de bonnes volontés et les candidats au bénévolat associatif ne manquent pas.
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D’un autre côté, les associations nous disent leur difficulté à trouver des bénévoles désireux d’assumer des responsabilités, soit à l’échelon local ou régional, soit dans la gouvernance de l’association (participation au Conseil d’Administration).
Pauline:
La Société de Saint-Vincent-de-Paul est l’une des plus anciennes institutions de solidarité en France ; elle est présente dans 95 départements et anime 15000 bénévoles…
Pour moi, la prise croissante de responsabilité des bénévoles suppose le respect de trois étapes successives :
1/ Ce que je constate d’abord, c’est la joie de nos bénévoles ; ils ont manifestement envie de s’engager à nos côtés… Prenons le temps de constater cette joie !
2/ Cette joie se manifeste en équipe ; et c’est bien en équipe que l’on peut le mieux faire face aux difficultés, mener des actions concrètes et améliorer les relations humaines.
3/ Vient enfin la question de mieux organiser l’équipe, de lui permettre d’affronter des défis nouveaux. Il nous a fallu innover et trouver de nouveaux modes d’organisation correspondant à l’époque actuelle ; par exemple nous avons développé la co-responsabilité là où nous avions une seule autorité auparavant ; nous avons aussi proposé aux responsables de prendre des mandats plus courts mais reconductibles permettant le maintien dans le temps des responsabilités.
France Bénévolat anime une commission inter associative (CIA) composée de plus d’une trentaine de membres (réseaux associatifs nationaux issus de divers secteurs).
Effectivement, voilà longtemps que la CIA s’intéresse à la mobilisation des bénévoles, et grosso modo, on sait faire. Mais plus récemment, en particulier à l’occasion du Covid, la CIA a été largement sollicitée sur le défi consistant à envisager une prise accrue de responsabilité des bénévoles. C’est une nouvelle problématique !
On s’est d’abord rendu compte qu’en additionnant l’apport des uns et des autres, nous avons trouvé par nous-mêmes de nombreuses solutions ; elles sont multiples et leur mise en commun constitue évidemment une première tâche centrale.
Un autre point clé tient dans la nécessité d’embarquer avec nous les dirigeants de nos associations. Pour cela il faut leur apporter une synthèse élaborée, qui comporte non seulement une argumentation sur les changements souhaitables mais aussi l’énumération des moyens nécessaires en ressources, en disponibilité, en formation. Nous y travaillons.
Il faudra aussi proposer comme une boite à outils susceptible de répondre aux préoccupations du plus grand nombre. Le faire de façon inter associative nous paraît la meilleure solution. Nous avons d’ailleurs un exemple réussi concernant la place des jeunes dans le monde associatif. Grâce à un travail en commun mené par 3 associations, nous avons pu avancer de façon significative sur le sujet.
Guillaume:
Revenons maintenant à l’expérience de l’IEDH auprès des associations désireuses de favoriser la prise de responsabilité des bénévoles.
Avant de faire appel à un candidat ou de lancer une campagne de mobilisation, il faut réfléchir à ce que l’on veut faire des bénévoles prenant une nouvelle responsabilité.
Pour nous, une solution souvent proposée tient dans l’application de la méthode SCARF :
- S comme Soutien (tutorat, compagnonnage etc.)
- C comme Communication : les bénévoles souvent ne connaissent pas les missions à pourvoir ; à quoi servent ceux d’entre eux qui prennent des responsabilités ? sont-ils heureux ? on mesure ici tout l’effort de communication à déployer !
- A comme Associativité : le pouvoir n’est plus celui d’un seul homme, il est celui d’une équipe, que l’on retrouve dispersée et mobilisée dans une association. Que veut-on faire ensemble (et ne pas seulement être une coquille abritant un intérêt fiscal) ?
- R comme Ressources : pas de développement sans ressources associées !
- F comme Formation, avec toutes les formes que peut prendre ce mot, avec tous les objectifs multiples qu’il peut comporter (formation d’une personne seule, formation d’équipe, formation à la gouvernance etc.)
Merci de votre écoute.
A votre disposition pour continuer cet échange en nous contactant sur le site ou sur le stand de l’IEDH !
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