L’art de s’affirmer dans le respect de l’autre
L’assertivité c’est l’attitude de celui qui agit dans le respect de soi, le respect de l’autre et la vérité de la situation. (Le mot « assertivité » vient de l’anglais : « assertiveness », substantif du verbe « to assert » : affirmer son point de vue, défendre son opinion, ses droits,… En français, une assertion est : une proposition, de forme affirmative ou négative, qu’on avance et qu’on donne comme vraie.)
Cette attitude assertive permet de s’affirmer dans la vie tout en gardant des relations positives avec son environnement et, par exemple, de :
- Savoir demander et refuser ; savoir dire « non » sans se sentir coupable.
- Exprimer sa propre personnalité sans susciter l’hostilité de son environnement.
- Donner son avis, ses idées, ses attentes,… Énoncer précisément et paisiblement son point de vue,… Défendre ses droits sans agressivité, tout en respectant ceux des autres.
- Émettre ou recevoir une critique (sans s’en défendre, se justifier, ou « contre-attaquer »)
- Émettre ou recevoir un compliment (en l’accueillant, ce qui n’est pas évident pour tout le monde !)
- Développer des communications honnêtes et franches, un climat d’ouverture et de tolérance face aux désaccords ordinaires que suscite la vie familiale ou professionnelle.
- Avoir confiance en soi, assumer son environnement personnel et savoir prendre des responsabilités.
- Fonder ses rapports avec les autres sur des stratégies de confiance lucide, sans se laisser marcher sur les pieds ni écraser ceux des autres.
Ainsi, l’assertivité est une école de réalisme, de maîtrise de soi et de bienveillance.
Quand est-il pertinent d’avoir une attitude assertive ?
C’est principalement en situation délicate ou même conflictuelle (par exemple : émission d’un désaccord, réception d’une critique, refus d’un projet,…) que notre comportement spontané peut s’avérer inadéquat par rapport à la relation.
Fuite, agressivité, manipulation sont les trois principaux registres des attitudes non assertives :
– Dans la fuite, ou la passivité, je ne prends pas les moyens de me faire respecter.
– Dans l’attaque agressive, même seulement verbale, je ne respecte pas l’autre.
– En manipulant l’information transmise, je ne respecte pas la réalité de la situation.
Le choix d’un comportement assertif sera pertinent pour préserver la relation à l’autre et également à soi-même. Mais la mise en œuvre de ce choix ne peut pas se faire tant que nous n‘avons pas conscience du caractère quasi automatique de nos attitudes spontanées (involontaires).
Comment développer son assertivité ?
Il s’agit donc de faire appel à son intelligence et à sa volonté pour agir et parler à l’autre avec considération et sans détour. En osant « se dire » avec respect, nous permettons à l’autre de « se dire » également, et le partage de points de vues différents devient alors constructif. C’est le « double effet » de l’assertivité : elle renforce durablement la relation à l’autre, chacun se sentant à sa juste place ; et se sentant respecté, l’autre peut oser également s’affirmer plus librement.
Cette attitude implique un travail sur soi, une meilleure connaissance de soi, de ses limites, de ce que l’on juge acceptable ou non,…
Ce travail vécu sincèrement n’est pas simplement comportemental ou technique ; il comporte une dimension éthique à travers le regard positif sur l’autre et sur soi-même. Il est une clé précieuse pour la vie de nos relations, qu’elles soient professionnelles, familiales ou sociales.
Ainsi l’assertivité permet de développer l’estime de soi, la confiance en soi et l’affirmation de soi.
Propositions de l’IEDH
Nous intitulons notre stage « Exister dans la relation tout en respectant l’autre: l’enjeu de l’assertivité » pour souligner le respect des deux personnes concernées : moi et l’autre.
Nous proposons une démarche en quatre temps :
1/ Prendre conscience de ses attitudes spontanées, souvent non-assertives, dans des situations conflictuelles, généralement répétitives, et des conséquences qui en découlent pour moi, pour l’autre, pour la situation, pour la relation,… :
- Ai-je résolu mon problème ?
- Me suis-je oublié au profit de l’autre ?
- Ou me suis-je respecté au détriment de l’autre ?
Parfois-même je me convaincs qu’il n’est pas possible de faire co-exister l’un et l’autre dans une relation !
2/ Décrypter le « cercle vicieux » dans lequel je me suis involontairement enfermé : pensées automatiques > émotions > comportements réactifs > insatisfaction.
C’est lorsque je prends conscience de cette « mécanique » du cercle vicieux dans lequel je suis pris que je peux fonder ma motivation à modifier quelque chose pour mieux respecter chacun et préserver la relation. Ce qui me permet d’envisager le processus à mettre en œuvre pour en sortir et entrer dans une dynamique de « cercle vertueux ».
3/ Faire un travail sur soi-même pour nuancer ses pensées automatiques, se réconcilier avec ses émotions, ajuster son comportement instinctif afin de gagner en objectivité, en réalisme et en efficacité.
4/ S’exercer à des attitudes assertives dans différentes situations.
Cette démarche s’inspire des méthodes de la restructuration cognitive.
Une première approche de l’assertivité est proposée sous forme de conférence : Exister dans la relation tout en respectant l’autre c’est possible !
L’estime de soi, première étape vers la confiance en soi et l’affirmation de soi est abordée dans un stage : Comment développer son estime de soi ?
A noter également, une conférence pour les parents : Comment développer l’estime de soi des enfants ?
Témoignages de participants
« J’ai découvert que mes émotions et mes pensées influent considérablement mes réactions, et j’ai des outils pour les analyser et les gérer – Merci ! » Marie
« J’ai aimé découvrir qu’on peut changer notre comportement en ayant des outils concrets. » Eve
« Je décide de ne plus toujours me justifier au point de me « déshabiller. » Ségolène
« Je décide d’être plus à l’écoute de mes émotions et de mes besoins pour mieux communiquer et d’avoir un a priori positif de l’autre. » Anne-Laure
Bibliographie
Christophe ANDRE, François LELORD, L’estime de soi, Odile Jacob, 1999, 320 pages
Dominique CHALVIN, L’affirmation de soi – Mieux gérer ses relations avec les autres, ESF éditeur, 1989-2004, 154 pages
Jean MONBOURQUETTE, Apprivoiser son ombre, Novalis, Ottawa, 1997, 160 pages
Thomas d’ANSEMBOURG, Cessez d’être gentils, soyez vrai ! (Être avec les autres en restant soi-même), Ed. de l’Homme, (2001)-2014, 255 pages
Dr Charly CUNGI, Savoir s’affirmer en toutes circonstances, Retz, 1996-2011, 212 pages
Marshall ROSENBERG, La communication non-violente au quotidien, Jouvence, 2003, 96 pages.