L’IEDH s’est associé à Recherches & Solidarités pour cette nouvelle édition de la France bénévole.
Cette 19ème édition aborde pour la première fois les savoir-faire et les savoir-être acquis dans le bénévolat. Elle est réalisée en partenariat , avec une volonté de partage de ces résultats inédits avec les acteurs, observateurs et décideurs qui s’intéressent à la vie associative.
Après le COVID, des changements s’accélèrent
Confirmation de notre enquête IFOP 2023, avec, en janvier 2024*, un ensemble de bénévoles associatifs, correspondant à 24% des Français, comme en 2019 : soit environ 12,5 millions de personnes engagées dans une association au moins, dont 5,5 millions en action chaque semaine.
Les 25-34 ans sont de plus en plus nombreux à s’engager (30% en 2024 pour 22% en 2019), quand les 70 ans et plus perdent 10 points pour n’être que 24% aujourd’hui.
En 2024, 9% des Français sont présents chaque semaine dans leurs associations, ils étaient 10% en 2019 et 12,5% en 2010.
Ces tendances fragilisent la colonne vertébrale des associations, à savoir celles et ceux qui les font vivre au quotidien qui se trouvent privées de l’expérience et de la disponibilité des seniors.
La « fracture associative », correspondant à un taux d’engagement dans les associations plus faible parmi les moins diplômés, s’est accentuée en 2024 au point qu’aujourd’hui seulement 15% des Français de formation modeste sont bénévoles contre 33% parmi les titulaires d’un diplôme de l’enseignement supérieur. Cette situation est tout autant dommageable pour les associations que pour que pour celles et ceux qui se trouvent privés d’une source de plaisirs, de rencontres et d’épanouissement.
Le moral des bénévoles en 2024
Le « baromètre d’opinion des bénévoles » 2024** pointe aussi quelques évolutions : si le souhait d’être utile et d’agir pour les autres reste la motivation première (85%), l’épanouissement personnel faiblit au fil des années, tout autant en termes de ressort d’engagement qu’en termes de satisfactions.
Volontaires et mobilisés autour d’une cause ou d’un projet, les bénévoles sont, en 2024, plus souvent déçus par les effets limités des actions menées par leur association (27% contre 23% en 2022). Animés par cette volonté d’être efficaces et utiles, ils souhaiteraient avant tout être aidés par d’autres bénévoles (34%) et suivre des formations (33% et jusqu’à près de 50% avant 50 ans). Ils précisent, des formations bien adaptées au contexte et aux besoins de leur association, dispensées par des professionnels mais aussi grâce à des partages de connaissances entre membres de l’association et à des échanges d’expériences inter associatifs.
Être bénévole aujourd’hui
Pour les bénévoles eux-mêmes, c’est d’abord synonyme de plaisir pour 45% d’entre eux, surtout chez les 35-49 ans et les 60-70 ans, ainsi que chez les moins diplômés. Pour 38%, c’est avant tout une source d’épanouissement personnel, plus encore dans l’éducation populaire et la santé. Pour certains (8%), les inquiétudes l’emportent et pour 5% le bénévolat peut aller jusqu’à la désillusion (plus nombreux entre 50 et 59 ans ainsi que dans le sport et l’environnement).
*Enquête IFOP réalisée en janvier 2024 auprès de 3 155 personnes de 15 ans et plus (échantillon représentatif de la population française).
** Enquête en ligne du 15 février au 22 avril 2024 auprès de 3 920 bénévoles d’horizons différents.
Parmi une douzaine d’expressions, les bénévoles se reconnaissent d’abord comme un citoyen engagé (58%), signe d’une non indifférence aux affaires du monde, que l’on rapprochera de quelqu’un qui se veut acteur (41%) et d’un militant (12%). Ces trois expressions recueillent sensiblement davantage de suffrages qu’en 2019. Inversement la générosité (33%) et la passion (25%) perdent un peu de terrain en cinq années.
Des intentions de faire plus demain
Si 16% souhaiteraient avoir davantage de responsabilités, 6%, au contraire voudraient les réduire. Dans le même sens, 20% des bénévoles voudraient donner plus de temps quand 14% souhaiteraient lever le pied, pour eux-mêmes ou pour se consacrer davantage à leurs proches.
Parmi les perspectives positives, le mécénat de compétences poursuit sa percée avec 27% de bénévoles tentés par l’expérience en 2024 ; ils étaient 23% en 2022 et 20% en 2019.
Une source d’épanouissement et d’enrichissement personnel
Toujours d’après les bénévoles, l’engagement permet de développer un large éventail de savoir-faire et de savoir-être. Quels que soient leur âge et leur situation personnelle, il leur permet avant tout d’être à l’écoute et attentif aux autres (70%), aussi d’apprendre à mener des projets en équipe (52%) et, un peu plus loin, de renforcer des compétences (40%, en baisse corrélée avec l’âge). Pour environ un quart des bénévoles, leur engagement leur permet d’être plus créatifs, plus autonomes, plus à l’aise en public, plus aptes aussi à affronter des situations difficiles.
Tous ces savoir-faire et ces savoir-être sont acquis et renforcés avant tout grâce aux échanges au sein de l’association, aux partages d’expériences, aux formations et aux conseils… On comprend pourquoi 44% des bénévoles souhaitent transmettre leur savoir-faire, à tout âge et plus encore passé 70 ans (55%). On comprend aussi que, forts de tout ce qu’ils peuvent puiser dans leur engagement, 80% des bénévoles ont à cœur de le transposer dans leur vie personnelle et professionnelle.
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