Le Télébénévolat
3 questions à Cécile Bazin, Recherches et Solidarités, et Guillaume Douet, IEDH
IEDH : Comment définir le télébénévolat ?
G. Douet : A l’image du télétravail, le télébénévolat est une manière de s’engager à distance. De nombreuses personnes peuvent ainsi commencer une mission bénévole ou la poursuivre sans avoir à se déplacer. Ce phénomène n’est pas récent mais il a été mis en valeur par Recherches & Solidarités, suite à des enquêtes sur le milieu associatif, pendant la crise sanitaire. Merci à eux de nous avoir associés au projet télébénévolat.org .
IEDH : Existe-t-il un « profil type » de télébénévole ?
C. Bazin et G. Douet : Non, les profils sont autant diversifiés que ceux des bénévoles en général. Ils peuvent s’engager à distance en raison d’un problème de mobilité, d’accessibilité ou suite à un déménagement. Pour les moins de 25 ans, cela peut être une occasion de franchir le pas de l’engagement. Les 25 – 34 ans allient leur volonté de s’engager et le manque de temps. Les plus âgés, notamment les baby-boomers devenus la génération « sandwich », s’occupent des trois générations qui les entourent et peuvent aussi parfois poursuivre des missions à distance, par exemple, le soir après s’être occupés des petits-enfants.
IEDH : Comment une association peut-elle développer le télébénévolat ?
C. Bazin : Un an avant le confinement, au printemps 2019, le bénévolat arrivait en tête des préoccupations des responsables associatifs et il concernait 60% des associations . Il y a fort à parier que cette proportion serait nettement plus importante aujourd’hui, sous les effets de la crise.
A l’heure où les réunions en présentiel et les moments de convivialité font vraiment défaut, le télébénévolat ne fait pas forcément partie des solutions miracles dans la tête des uns et des autres. Il mérite pourtant d’être étudié de près, avec quelques pré-requis essentiels.
D’abord, en plaçant bien l’humain devant la technique : le télébénévolat n’exclut pas le présentiel et le travail en équipe, bien au contraire ! Prenons l’exemple des bénévoles qui interviennent ponctuellement : l’échange d’informations et quelques sollicitations à distance, ici et là, leur permettent de rester en contact avec l’équipe et de se sentir bien intégrés.
Aussi, en impulsant les pratiques et en accompagnant les volontaires, de préférence à plusieurs et avec l’appui d’une ou deux personnes un peu averties. Nul besoin d’être expert !
En veillant également à préparer le terrain, étape par étape :
- Définir les besoins bénévoles de l’association
- Identifier les missions qui peuvent être menées à distance
- Créer une « fiche de mission bénévole » : objectif(s) , moyens à disposition, savoir-faire nécessaires, capacité d’autonomie requise avec désignation d’un référent si possible…
Et bien sûr, sans oublier les temps d’échanges par téléphone ou en visio, et les temps de rencontres et de convivialité !